S’aimer pour aimer l’autre

S’aimer pour aimer l’autre : Qu’est-ce que ça signifie vraiment ?

S’aimer soi même

On entend beaucoup dire qu’il faut s’aimer pour pouvoir aimer les autres. C’est une phrase qu’on peut voir partout, et que j’utilise également en séance. Je vais vous exprimer ma vision de ce qu’est l’amour de soi et en quoi il est primordial dans la relation aux autres.

En voulant écrire cet article, j’ai pensé à cette phrase « S’écouter, c’est s’aimer. Se connaître, c’est s’aimer. S’aimer, c’est aimer les autres ». Lorsqu’on veut comprendre un concept, il faut savoir qu’on peut le comprendre et l’intégrer via différents degrés de conscience et grilles de lectures.

En écoutant ces mots à premier abord on peut se demander ce que cela signifie réellement, et comment cela est possible qu’en s’aimant soi, on puisse aimer les autres. Surtout quand l’extérieur, les autres nous renvoient méchanceté, cruauté, irrespect, mépris, intolérance, et j’en passe.

Pourtant si on commençait chacun à développer l’amour de soi, il n’y aurait plus de vilain miroir en face de nous. Si nous nous respections, nous ne serions plus mis face à du manque de respect de la part des autres.

Tout part de soi. Vous pouvez dire : “oui mais les autres dans ce cas? Si je développe ces qualités en moi, les autres me projetteront toujours leurs ombres ?!”

Oui c’est vrai, on ne peut pas changer les autres, on se change soi. Mais en revanche, de part notre changement, de part notre positionnement, on peut inspirer les autres à changer, sinon, par eux même ou par les évènements de la vie, ils s’en iront de votre environnement.

Comment s’aimer ? C’est quoi s’aimer ?

Pour moi s’aimer, c’est reconnaître sa valeur, au-delà des conditionnements, au-delà des croyances que l’on a sur nous, ou que les autres ont sur nous. C’est se désidentifier du personnage que l’on s’est créé par rapport à notre histoire, à nos blessures.

C’est aimer les parts blessées en nous, en ne cherchant plus à les faire disparaître. Car en cherchant à les faire disparaître, nous les nions, et nous faisons perdurer leur existence. Tandis qu’en les acceptant, en les regardant, en les accueillant et en leur envoyant plein d’amour, elles se guérissent d’elles-mêmes.

Et la vie nous apporte au fur et à mesure de notre avancée, toutes les situations et les circonstances pour nous aider et nous permettre d’apporter encore plus d’amour à nos parts blessées.

Bien sûr vous ferez face à vos anciens schémas, pour mieux les dépasser, pour mieux les traverser. Ce sera le test, le test de l’amour que vous vous portez. Mais ne vous tracassez pas, même si on rate le test, et ça arrive à tout le monde, la vie nous aime tellement qu’elle nous offre de multiples possibilités de les recommencer. Et elle ne considère pas les échecs comme des échecs mais comme des apprentissages, car dans ces moments d’apprentissages, vous apprenez à mieux vous connaître, c’est un gain de connaissance et d’amour pour vous-même.

Pour moi, s’aimer, c’est s’écouter. Au-delà des normes, au-delà des injonctions, au-delà des nouvelles croyances que vous pouvez avoir, au-delà de ce qui se fait ou ne se fait pas. C’est écouter votre petite voix intérieure, la voix de votre âme. Celle qui vous murmure, grâce à tous vos sens, la meilleure route à prendre.

Même si vous gardez votre libre arbitre, c’est vous qui décidez de l’expérience que vous voulez vivre. Votre intuition, votre guidance intérieure, elle, vous mènera vers l’expérience, le chemin le plus juste et peut-être le plus improbable. Mais ce sera toujours à vous de voir. Au-delà de toute logique, au-delà du rationnel.

Pour moi, s’aimer, c’est accueillir ses émotions. On a tendance à accueillir uniquement celles qui nous conviennent, et celles qui nous sont désagréables, nous les refoulons. De ce fait, elles s’expriment parfois de façon inattendue et de la manière la moins appropriée. Ce qui mène parfois à des débordements.

Lorsqu’on prend soin de nos émotions, que nous les accueillons, que nous les écoutons, que nous les laissons nous traverser, sans forcément chercher à savoir pourquoi elles nous traversent, alors la charge émotionnelle sera moindre. 

Au plus vous prendrez soin de vos émotions, au plus vous les maîtriserez, au moins elles vous contrôleront. Les émotions ne sont que des informations, ce qui les maintiennent, c’est notre attachement ainsi que les pensées qui y sont associées.

Pour moi s’aimer, c’est accueillir nos parts d’ombres. Reconnaître que nous avons tous des côtés plus sombres. Les côtés lumineux, nos fameuses qualités sont toujours mises en avant, et nos côtés défauts sont laissés pour compte car jugés disgracieux, mauvais, non tolérables. C’est tellement ancré dans notre inconscient que c’est devenu automatique. Nous ne remettons jamais en cause nos côtés moins jolis, nous les classons directement dans la case  “à cacher” .

Ces côtés-là font partie de nous, ils sont une part intégrante de nous, et si vous regardez bien, ils nous servent, même plus que nos côtés lumineux. Grâce à eux nous nous démarquons, nous nous surpassons. Ce sont de grandes forces, tout dépend de la manière dont vous les employer. Changez de regard sur ce que vous jugez être des défauts et transformez-les en force. Vous verrez, il y a toujours un côté lumineux dans nos ombres. Il suffit d’y mettre de la lumière en les observant simplement, tels qu’ils sont, sans les juger.

Pour moi s’aimer, c’est s’affirmer. Oser se révéler, oser dire qui l’on est, ce que l’on aime et ce que l’on n’aime pas. Ce que l’on veut et ce que l’on ne veut pas. C’est dire oui et dire non. Quand le non est non et quand le oui est oui. S’aimer c’est se respecter, c’est faire des choix, c’est se comporter selon nos valeurs. Et ne pas avoir peur de changer, car comme la vie est mouvement, nous bougeons avec elle par nos expériences de vie et nous évoluons.

N’ayez pas peur d’avoir des opinions, des préférences et des goûts différents, même d’un jour à l’autre, cela ne fera pas de vous une girouette, juste une personne qui a compris, que la vie est changeante, et que nous aussi, nos goûts peuvent changer, même du jour au lendemain.

S’aimer, c’est suivre le mouvement de nos rythmes intérieurs. Respecter les énergies qui nous traversent. Comme la vie est cyclique, nous aussi nous sommes cycliques. Nos niveaux d’énergies ne sont pas linéaires, ils varient en intensité. Observer ses cycles intérieurs, les suivre, et adapter aussi souvent que possible ses activités à ses rythmes intérieurs, c’est respecter son corps, son énergie, ses émotions. C’est être pleinement disponible, c’est être présent. Présent à ce qui se passe, présent à soi, présent aux autres.

S’aimer, c’est aimer les autres, car quand on a compris que les autres sont une partie de nous, alors nous ne pouvons faire autrement que les aimer. Mais aimer ne veut pas dire tout accepter, ne veut pas dire se sacrifier. Au contraire, aimer c’est pouvoir laisser partir l’autre, c’est pouvoir dire au revoir, pouvoir dire stop, pouvoir poser ses limites. C’est tout l’amalgame avec l’amour, on pense que l’amour est de tout accepter, bien sûr que non. On peut continuer d’aimer même si l’autre n’est plus là, d’ailleurs vous aimez vos défunts. L’amour n’a pas de distance, l’amour vit au-delà de l’espace et du temps.

Quand on a appris à se faire passer en priorité, à combler ses besoins, à vivre selon ses valeurs, à poser ses limites, à apprendre à se connaître ( et là c’est un chemin qui ne finit jamais), à accueillir et reconnaître ses parts d’ombre, à ne plus se laisser manipuler par ses parts blessées qui nous entraînent dans le réactionnel, alors nous pouvons reconnaître en l’autre ses parts d’ombres, nous pouvons reconnaître quand l’autre est dans la réaction et non l’accueil,  nous pouvons reconnaître quand l’autre est dans son personnage et ne pas se laisser happer par nos émotions, nous pouvons voir au-delà de ce que nous montre l’autre et voir ses plus belles émanations.

Bien sûr si l’autre n’a pas conscience de ses propres ressources, n’a pas conscience qu’il se laisse conduire par ses émotions ou ses parts blessées, qu’il se laisse diriger uniquement par son égo, qu’il agit selon des valeurs qui ne vous conviennent pas, alors le choix est de votre responsabilité. Rester ou partir.

On peut avoir une relation amicale, amoureuse, professionnelle avec une personne qui n’a pas conscience de qui elle est et qui n’a pas de maîtrise d’elle-même, mais ce sera plus difficile à vivre pour vous. Si la relation est tellement importante, apprenez à mettre des limites, reconnaissez les signes qui apparaissent en vous, qui vous diront que c’est le moment de vous retirer, car vous savez que cela viendra toucher un point sensible.

Reconnaître ces moments de point bascules est important pour bien vivre chacune des relations que nous avons dans notre vie. Ce moment où vous savez que ce sont vos émotions qui risquent de prendre le dessus, sur vos comportements, vos actions, vos paroles, vos décisions.

Je te vois !

J’aime beaucoup la phrase qu’on retrouve dans le film avatar : « Je te vois ! »

Qui signifie, je te vois tel que tu es, au-delà des apparences, au-delà des personnages que l’on joue et que l’on croit être, au-delà des conditionnements, au-delà des faux-semblants, au-delà des blessures, au-delà de tous nos rôles et nos costumes.

Voir la personne telle qu’elle est, au-delà de tout jugement, c’est ça aimer, vraiment, car quand on reconnaît sa beauté intérieure, sa lumière, alors on peut reconnaître la beauté de l’autre, même s’il ne la voit pas.

Oubliez tous les schémas et les cercles vicieux qui nous font entretenir la croyance que nous avons quelque chose à régler. Chaque expérience, chaque relation nous apporte plus de conscience, si en abordant une personne vous ressentez une petite contraction de votre corps, c’est que subtilement, vous savez que cette personne ne vous conviendra pas.

Mais notre mental nous berne parfois, ou nos émotions, car ce que j’aimais moi, c’était le fait de me sentir vivante quand je ressentais les émotions intensément. Et de ce fait, je courais dans la mauvaise direction à cause de cette addiction à cette intensité. C’était l’intensité des émotions que j’aimais et non ces personnes. Mais à force de se connaître mieux, de repérer les signes en soi, chez l’autre, et dans l’environnement, alors nous pouvons faire des choix tout à fait différents. Ce qui est plus difficile, c’est de casser ses habitudes. Car ces habitudes nous entraînent à une facilité inconfortable, désagréable.

Peu importe le temps que peut mettre de trouver LA fameuse bonne personne, ou du moins une personne  avec qui on se sent bien, parce que c’est ça qui doit primer. Se sentir bien avec une personne, se pousser l’un l’autre à évoluer, à expérimenter ce qui nous fait vibrer l’un l’autre, et ne pas s’attacher, se laisser libre même si la relation ne doit pas durer. Ça fait partie de la vie, toutes ces incertitudes.

La vie n’offre aucune garantie, donc ne te mets pas de pression à savoir combien de temps peut durer une relation et si cette personne est la bonne personne, vis la relation au jour le jour, aies des envies bien sûr mais sans attentes, sans pression, et tu verras si elles se matérialiseront. Ce qui est vraiment important, c’est de vivre et se laisser surprendre par la vie.

C’était mon explication, ma conception de ce qu’est l’amour, plus précisément l’amour de soi, et l’amour de soi pour l’autre. J’espère que ça vous aura apporté un peu d’éclaircissement.

Vivez la vie comme une aventure, ne vous attendez à rien pour vous laisser surprendre et être émerveillé des cadeaux que vous recevrez. C’est toute la beauté de la vie et de ses apprentissages. Car dans chaque histoire, il y a différents chapitres, d’autres sont plus longs, plus courts, plus intenses, plus doux, d’autres ne comportent pas de chapitres.

Et puis parfois on est satisfait, on s’arrête à un chapitre et on referme le livre pour vivre la vie de façon inconnue.

Anissa Baudin

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