La dépendance affective pathologique

Ce besoin excessif, parfois obsessionnel, de réassurance et de soutien des autres qui vient traduire une profonde mauvaise estime et un grand manque de confiance en soi.

Dans cet article, je vous explique comment la reconnaitre, les différentes formes, ces origines et quelques étapes pour s’en sortir.

1/ Comment la reconnaître ?

Les personnes qui souffrent de dépendance affective ont vécu des carences affectives durant l’enfance qui ont entraîné une très mauvaise estime de soi.

Comme ils ne s’aiment pas, ils vont alors aller chercher cet amour chez les autres.

Ils sont donc perpétuellement à la recherche de marques d’affection, de reconnaissance, de gratitude qui vont leur offrir un sentiment de valeur personnelle.

On peut dire qu’ils cherchent chez les autres l’amour / l’affection qui leur a manqué lorsqu’ils étaient enfant ( et qui leur manque toujours étant adulte). Pour cela, les personnes dépendantes affectives vont tout faire pour tâcher d’être la “bonne” personne ( une personne parfaite ) en se suradaptant aux besoins /envie des autres tout en oubliant leurs propres besoins / envies.

Aussi les personnes souffrant de dépendance affective pathologique vivent très mal (parfois même de manière traumatique ) les séparations, qu’elles se produisent au sein d’un couple, d’une amitié ou de la famille. Il peut arriver que des dépressions réactionnelles se développent après ces évènements et s’accumulent au cours d’une vie, qu’elles soient diagnostiquées ou non.

On peut dire que les personnes dépendantes affectives ont un schéma d’abandon très ancré, ce qui amène aussi énormément d’anxiété face à la solitude.

Cette anxiété va pousser la personne dépendante affective à rechercher une autre relation de manière quasi obsessionnelle immédiatement après une rupture (amicale ou amoureuse)

2/ Différence entre dépendance affective “normale” et dépendance affective “pathologique” ?

Comme le disait Aristote, “ l’homme est un animal social” autrement dit, nous avons par définition besoin des autres pour être heureux.

Cela va même au delà de ça, certains auteurs disent même que pour être heureux, nous avons besoin de savoir que nous sommes aimés.

Les besoins d’affection, de reconnaissance, d’attachement, etc. sont des besoins tout à fait normaux qu’il ne faut pas négliger au risque de mettre notre santé mentale en danger.

D’ailleurs, il existe chez les êtres humains une hormone, l’ocytocine, qui nous pousse à rechercher de l’affection de la part des autres.

Et la production d’ocytocine va elle permettre la production de la dopamine qui provoque une sensation de plaisir et qui active le système de récompense. Nous avons donc biologiquement besoin des autres pour être heureux.

-> Mais alors comment différencier la dépendance affective normale et pathologique?

On peut parler de dépendance affective pathologique lorsque les attentes générées par le besoin affectif sont irréalistes, inadaptées et génératrices de souffrance.

L’écart entre ce qu’attend la personne dépendante affective et ce que peuvent lui offrir les autres sera trop important donc générateur de frustration et de manque affectif.

La dépendance affective pathologique va se différencier de la dépendance affective normale par des comportements (inadaptés) tels qu’un désir envers des personnes avec qui une relation n’est pas possible ou ne s’établit pas, une incapacité à quitter une relation malgré sa toxicité / dangerosité ou encore une incapacité à se détacher de la personne longtemps après la séparation.

3/ Dépendance affective pathologique et addiction au travail

La dépendance affective ne se retrouve pas seulement dans les relations amoureuses ou amicales/familiales.

Elle peut également se manifester au sein du travail. En effet, l’une des manifestation de la dépendance affective pathologique réside dans la recherche infinie de marques d’approbation, de reconnaissance, de valorisation… Et cette recherche peut tout à fait être satisfaite dans le milieu professionnel.

C’est ainsi que certaines personnes souffrant de dépendance affective pathologique se noient dans le travail et deviennent totalement dépendantes de leur activité professionnelle, parce qu’elle leur apporte l’approbation et le sentiment d’exister qui sont si importants à leurs yeux. Et c’est de cette manière qu’elles vont se tuer à la tâche, se charger des travaux ingrats que les autres refusent de réaliser mais aussi s’occuper des difficultés personnelles de leurs collègues, tout cela sans aucune pause ni répit puisque ne l’oublions pas, les personnes souffrant de dépendance affective pathologique ont tendance à aliéner leurs besoins au profit de ceux des autres.

-> Quel est le risque ?

Le principal risque que cette situation engendre est le burn-out.

En effet, en ne refusant aucune tâche et en se surpassant sans cesse, tant au niveau purement émotionnel qu’au niveau interpersonnel, les personnes dépendantes affectives pathologiques risquent de s’épuiser émotionnellement et ainsi de développer des troubles anxieux et/ou dépressifs ou encore des troubles de l’usage de substances.

-> Que faire ?

Si vous connaissez quelqu’un dans votre entourage qui se comporte de cette façon (qu’il soit dépendant affectif pathologique ou pas), n’hésitez pas à lui rappeler de prendre des pauses et de prendre soin de soi avant de prendre soin des autres.

Si vous êtes la personne en question (que vous soyez dépendant affectif ou non), n’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel compétent.

4/ Dépendance affective pathologique et attentes irréalistes/inadaptées

Implicitement, les personnes souffrant de dépendance affective pathologique attendent de l’autre d’être la personne la plus importante au monde pour lui, et ce de manière inconditionnelle, un peu comme l’amour d’un parent pour son enfant.

Malheureusement, ce n’est presque jamais le cas. Aucun adulte ne peut ressentir un amour parental pour un autre adulte. Et l’écart entre l’amour attendu et l’amour reçu/perçu est en grande partie ce qui va créer la colère et la frustration chez la personne dépendante affective pathologique.

Ces émotions vont être crées par cet écart car, peu importe comment la personne en face démontrera son amour pour le dépendant affectif pathologique, ces marques d’affection ne seront jamais suffisantes, jamais assez satisfaisantes, ce qui peut épuiser le partenaire en face et parfois mener à la rupture.

-> Comment s’en sortir ?

Connaitre et identifier ses attentes inadaptées est déjà un bon début. Savoir que ce n’est pas parce que la personne ne vous aime pas “par dessus le monde”, qu’elle ne vous aime pas du tout.

La thérapie est une bonne solution pour travailler sur les attentes dysfonctionnelles.

5/ Dépendance affective pathologique et codépendance

Lorsque je reçois des personnes dépendantes affectives pathologiques en consultation, il n’est pas rare d’entendre des phrases du type ” j’ai l’impression que j’attire toujours les mêmes (mauvaises) personnes” ou encore ” je sais qu’il/elle est toxique mais c’est plus fort que moi, je suis incapable de le/la quitter”.

Ces deux constats peuvent être expliqués par un phénomène que l’on appelle la codépendance. Être codépendant signifie avoir besoin de s’occuper de quelqu’un, au point de s’oublier soi-même.

Parfois, il peut même y avoir une envie très inconsciente évidemment que la situation perdure puisque la personne de qui on s’occupe nous procure une sécurité affective (due au fait que l’on s’occupe d’elle justement) dont il serait très difficile de se passer.

La codépendance est l’une des caractéristiques principales de la dépendance affective pathologique car le fait de s’occuper de l’autre va procurer de l’auto-valorisation notamment grâce au fait d’être (ou de se sentir) indispensable à la personne dont on s’occupe.

Il y a dans la codépendance, une recherche de marque d’approbation, de gratitude et d’amour qui sont si importantes pour les dépendants affectifs pathologiques.

C’est pour cette raison que les personnes dépendantes affectives pathologiques sont (inconsciemment) attirées par les mêmes types de personnes, généralement celles qui vont mal ( avec des addictions ou des troubles psy plus généraux par exemple) et qu’elles ont énormément de difficultés (voire sont dans l’impossibilité) à les quitter même si elles leur font du mal.

Parce que même si l’autre les fait souffrir, elles ont tout de même l’impression d’exister en s’occupant de lui, ce qui est plus fort que tout.

6/ Les origines (les plus fréquentes) de la dépendance affective pathologique

!! Je tiens à dire que le but de cet article n’est aucunement de culpabiliser les parents qui se reconnaitraient dans les différentes catégories que je vais détailler plus bas.

Nous avons tous nos failles et nos faiblesses et elles ne disparaissent jamais par magie lorsque nous devenons parents.

Cet article a pour but de décrire les différentes interactions qui peuvent engendrer un terrain propice à l’installation d’une dépendance affective pathologique, mais ça ne veut pas dire que tous les enfants qui ont eu des parents surprotecteur par exemple vont devenir dépendants affectifs pathologiques

Il faut savoir que la plupart des facteurs de risque de la dépendance affective pathologique trouvent leur origine dans la petite enfance et l’enfance et plus particulièrement au sein des relations intrafamiliales.

En effet, les interactions que les parents vont avoir avec leurs enfants vont conditionner leur style d’attachement et une grande partie leur estime de soi.

Voici quelques exemples d’interactions parentales qui peuvent amener un terrain propice à l’installation d’une dépendance affective pathologique :

-> Les parents inattentifs :

Le fait de se montrer peu attentif (ou inattentif) à l’enfant, ses besoins et ses envies ne lui permettront pas de développer l’idée selon laquelle il mérite l’attention des autres, qu’il mérite d’être aimé.

Le manque d’attention sera vécu comme une indifférence de la part des parents et cela ne lui permettra pas de développer son narcissisme et un mode d’attachement sécure.

-> Les parents surprotecteurs :

A l’inverse, les parents surprotecteurs risquent d’entraver la construction de l’autonomie de l’enfant. Le fait de protéger l’enfant de tous les maux qu’il pourrait rencontrer et de tout faire à sa place pour qu’il rencontre le moins de difficultés possible n’est pas lui rendre service.

Puisqu’une fois devenu adulte, il sera incapable de gérer sereinement les difficultés et les frustrations qui s’imposent à lui. Il se sentira perdu et n’aura aucun repère.

D’ailleurs, il est aussi déconseillé d’anticiper les besoins de l’enfant. Cela ne lui permettra pas d’apprendre à les exprimer par lui même et donc de s’écouter.

Passer un certain âge, considérer l’enfant comme un individu à part entière au même titre que les adultes va lui permettre de s’exprimer sur ses propres besoins et désirs sans que les parents ne le fassent systématiquement à sa place.

Il faut donc laisser la liberté aux enfants d’être eux mêmes et d’expérimenter leur propre singularité sinon, ils n’éprouveront pas l’envie d’être eux mêmes car ils croiront qu’ils n’en ont pas le droit ou qu’ils n’en sont pas capables.

-> Les parents dépendants affectifs pathologiques :

Si l’un des parents (ou les deux) souffre de dépendance affective pathologique, l’attachement risque de n’être ni rassurant, ni sain.

Dans ce cas précis, il peut parfois arriver que les enfants prennent en charge affectivement leur parent, ce qui engendre une “adultification” qui ne laissera pas la place à l’enfant de se développer affectivement.

Sur le même principe, les parents souffrant d’addictions (alcool ou drogues) ou de troubles mentaux importants peuvent aussi adultifier leur enfant et ne pas lui offrir de cadre suffisamment sécurisant pour qu’il puisse se développer sainement.

-> Les parents “non affectueux” :

Certains parents peuvent rencontrer des difficultés à démontrer de l’affection, de l’amour à leur enfant, ce qui peut également perturber le développement de leur narcissisme.

7/ Que faire pour éviter que son enfant devienne dépendant affectif pathologique ?

L’enfant a besoin avant tout d’un cadre sécurisant et de marques d’amour et d’encouragements adaptés pour lui permettre de s’accepter tel qu’il est.

Cela signifie que ses parents doivent l’aimer qu’importe ce qu’il fait, s’il fait une bêtise ou désobéit.

Ce qui veut dire qu’en tant que parent il est important de passer du temps avec son enfant pour apprendre à le connaitre et pour lui montrer qu’on s’intéresse à lui et pas seulement lorsqu’il fait une bêtise ou qu’il est malade.

Ce qui signifie également qu’il ne faut pas attendre de son enfant qu’il soit exactement comme on le voudrait. Qu’il réponde exactement à nos attentes. Plaquer sur lui un idéal de perfection ne ferait que lui donner l’impression qu’il n’est pas à la hauteur.

Il faut être conscient que notre enfant n’est pas là pour nous rendre heureux ou soigner nos propres blessures.

Aussi, il est important de ne pas critiquer sa personnalité mais plutôt ses comportements, pointer du doigt ce qu’il fait plutôt que ce qu’il est, et de ne pas l’humilier, surtout pas devant d’autres personnes.

Il faut également éviter de le comparer aux autres et bannir le chantage affectif qui fera culpabiliser l’enfant (“si tu n’es pas sage, je serai triste”, etc).

Pour finir, il est important de laisser son enfant vivre son enfance tranquillement, sans entendre ou être mêlé aux problèmes des adultes (argent, travail, couple, séparation)

Il est important d’accepter que l’enfant puisse grandir et aimer d’autres personnes que ses parents, sans que ces derniers ne l’en culpabilisent. Qu’il ait ses propres idées, opinions et avis sans culpabiliser de ne pas être en accord avec ses parents et enfin qu’il puisse éprouver et exprimer ses émotions dans un cadre serein et sécurisant sans que ces dernières ne soient rejetés par les parents.

8/ Education parentale et dépendance affective pathologique

Nous avons déjà vu un peu plus haut dans cet article que l’attitude des parents et les types d’interaction avec leurs enfant pouvaient prédire l’installation d’un terrain propice à la dépendance affective.

Mais il existe autre chose qui peut jouer un rôle dans cette installation : l’éducation morale que les parents inculquent à leurs enfants.

En effet il arrive parfois que certaines règles d’éducation inculquées aux enfants soient détournées, provoquant ainsi un terrain fertile à l’installation d’une dépendance affective pathologique.

Par exemple nous apprenons aux enfants dès leur plus jeune âge à être “gentil”. Mais que veut dire “être gentil” selon les parents? Être un enfant gentil signifie ne pas désobéir aux règles de ses parents, dire oui tout le temps, manger tous les aliments qu’on lui présente même s’il n’aime pas, dire bonjour en faisant un bisou à quelqu’un même s’il ne l’apprécie pas, ne pas exprimer son mécontentement d’aller passer l’après-midi chez mamie, tonton ou autre parce qu’il préfèrerait aller jouer avec ses amis, etc.

De manière générale un enfant “gentil” ne doit pas exprimer ses émotions (sauf l’amour), ses envies et ses désirs, l’enfant gentil doit en fait être exactement ce que ses parents attendent de lui.

Le problème qui se pose ici est qu’à force de refouler ses émotions, une fois adulte, il ne saura pas ce qu’il aime ou ce qui peut lui faire plaisir. La seule chose qui sera importante pour lui sera qu’on lui aura inculqué étant enfant : il faut faire plaisir aux autres ( = il faut être gentil ).

Sur le même principe, un enfant “gentil” ne doit pas penser à lui ou se faire passer avant les autres, ce serait être égoïste ( qui est tout le contraire de gentil . Certains parents n’hésitent pas une seule seconde à cataloguer leur enfant d’égoïste parce qu’il a des idées ou des envies différentes des leurs ( pour ses études par exemple ).

Mais pourquoi les enfants n’auraient-ils pas le droit de penser à eux avant les autres? D’être importants pour eux-mêmes?

Les règles trop strictes et rigides que les parents tentent d’imposer, d’inculquer à leurs enfants peuvent parfois être extrêmes et inadaptées pour que l’enfant construise correctement son narcissisme, son estime de soi.

Il est important de pouvoir laisser le choix aux enfants (rassurez-vous, vous n’en ferez pas des enfants capricieux et/ou cela ne fera pas de vous des parents laxistes) de manière à ce qu’ils puissent expérimenter leurs propres ressentis et les exprimer, leurs propres aspirations, envies et désirs.

Les enfants sont des sujets à part entière, absolument pas des clones ou une pâte que vous pouvez modeler selon vos envies personnelles sans prendre en compte leur propre volonté.

9/ Comment sortir de la dépendance affective?

Je vais vous présenter quelques étapes à réaliser pour essayer de s’en sortir. Il faut savoir que ces étapes seront nettement plus efficaces si elles sont réalisées au sein d’une thérapie.

-> Sortir du déni :

La première étape de la thérapie sera la prise de conscience. Il faudra admettre l’état de dépendance affective pathologique, ainsi que tout le fonctionnement qui en découle.

Prendre conscience de l’impact qu’a cette dépendance sur nos états émotionnels, nos relations ainsi que sur la façon dont nous vivons les situations et les expériences.

Et ce, avant même de vouloir déterminer comment la dépendance affective s’est installée ou même pourquoi.

Il faudra admettre et reconnaitre ce qu’elle provoque en termes de relations, avec soi et avec les autres.

Cette prise de conscience est indispensable car sinon, nous ne pourrons jamais sortir de ses traumas et de ses schémas dysfonctionnels répétitifs et nous ne pourrons jamais porter un nouveau regard sur ce qui peut-être changé et sur nos propres capacités.

-> Remettre en question ses croyances :

Les personnes souffrant de dépendance affective pathologique ont énormément de croyances (certitudes non vérifiées) qui viennent influencer leur jugement et qui s’auto-entretiennent grâce aux cercles vicieux qu’elles engendrent.

Par exemple, si une personne croit qu’il faut rendre service aux autres pour être heureux, elle risque de tout faire pour satisfaire ces personnes, ce qui lui vaudra des remerciement et de la gratitude, ce qui viendra renforcer sa croyance.

Les croyances sont des entités psychiques qui conditionnent notre façon d’appréhender et d’expérimenter le monde.

Elles sont pour la plupart installées depuis l’enfance. Nous le tenons de notre environnement (parents, pairs, de nos lectures ou de notre milieu, etc) et elles sont conditionnées par la façon dont nous interprétons les expériences que nous vivons.

Chez les personnes dépendantes affectives, les trois types de croyances que l’on retrouve le plus sont les croyances sur soi “je n’existe pas sans les autres”, “je ne suis rien sans lui”, les croyances sur soi dans les rapports amoureux “un jour i/elle va découvrir qui je suis réellement et ne m’aimera plus” et les croyances sur l’attitude à avoir lorsqu’on aime quelqu’un “je ne veux faire qu’un avec lui/elle” ou ” je ne dois aimer que lui/elle”.

Pour les personnes dépendantes affectives, l’enjeux va être de prendre conscience de ces croyances et de les remettre en question. Il faudra admettre que l’on se comporte comme si elles étaient des vérités absolues et cesser ce comportement.

Pour ce faire, vous pouvez vous demander, à chaque interprétation que vous ferez d’une situation, s’il n’y a pas une autre explication ou un autre point de vue possible. Se faisant vous expérimenterez le fait qu’une expérience peut-être interprétée de différentes façons, et que la première explication que vous avez trouvé n’est pas forcément la plus adaptée.

-> Renouer avec ses émotions :

Les personnes dépendantes affectives ont pris l’habitude durant l’enfance de refouler leurs émotions. Parce qu’elles n’étaient pas comprises, acceptées ou même parfois rejetées.

Parce qu’on leur a appris que telle émotion n’était pas acceptable ou que personne ne leur a appris à les gérer.

Malheureusement, la non-écoute, on peut aussi parler de refoulement de ces émotions va amener la personne dépendante affective à ne pas s’écouter elle-même et à entrer dans un faux-self.

Parce que nos émotions sont utiles, ont une fonction. Elles nous informent que quelque chose s’est passé en nous et nous aident à nous connaitre. Elles sont en liaison directe avec nos processus cognitifs.

Il va être indispensable de renouer avec ces émotions. Pour sortir du faux-self et enfin pouvoir être authentique. Car le renouement avec les émotions va permettre de guider le patient vers ses besoins, ses envies et ses opinions. Chose qu’il n’avait pas ou plutôt qu’il ne pensait pas avoir jusqu’à présent.

-> Apprendre à se connaitre :

Nous avons vu que le renouement avec les émotions est une étape indispensable pour sortir de la dépendance affective. Ces retrouvailles avec vos états émotionnels vont vous permettre de vous libérer de votre faux-self et ainsi apprendre à mieux vous connaitre.

Et le fait de mieux vous connaitre vous aidera à connaitre vos limites, vos ambitions, vos propres goûts (et non pas ceux des autres avant les vôtres), vos qualités et vos défauts.

Cela vous permettra également de pouvoir poser vos limites, énoncer ce que vous êtes en mesure d’accepter de la part des autres et ce que vous n’êtes plus en mesure d’accepter.

Mais pour cela, il sera indispensable d’être passé par les étapes préalables (présentées plus haut dans cet article).

Apprendre à mieux se connaitre passe d’abord par une acceptation de sa situation, de ses pensées et de ses émotions.

-> Réparer son enfant intérieur :

Pour pouvoir sortir de la dépendance affective, il faut tout d’abord panser les blessures qui résultent de votre enfance. Et pour panser les blessures de l’enfance, il faudra porter un regard différent sur ce qui a été vécu pendant cette période.

Les personnes dépendantes affectives ont tendance à ressentir de la culpabilité par rapport à ce qui leur est arrivé lorsqu’elles étaient enfant.

Or, il va être indispensable de pouvoir accepter ce qu’elles ont subi, sans s’en sentir coupable.

Et ce changement, cette acceptation de leur vécu sans culpabilité va passer par une nécessaire “rébellion”.

La rébellion va permettre aux personnes dépendantes affectives d’admettre que ce qui leur est arrivé pendant l’enfance, ce qu’on leur a fait subir, n’est pas de leur faute.

Ce n’est pas de leur faute si leurs parents les ont battu, humilié ou délaissé. Ils étaient enfant, ils auraient dû être protégé et non pas “inculpé”.

C’est de la faute de leurs parents.

Alors bien sûr, cette étape est certainement l’une des plus difficiles car elle vient remettre en cause des idées inculquées depuis l’enfance. Parce que pour se révolter, il faudra intégrer l’idée que les enfants ne sont pas là pour contenter leurs parents.

Cette idée vient exclure la culpabilité : il s’agit de rendre la responsabilité à qui elle revient et de permettre à l’enfant intérieur de grandir et de devenir autonome de manière saine et sereine.

En faisant cela, la culpabilité s’estompera et le manque d’estime de soi également. Parce qu’en se rebellant de la sorte, les personnes dépendantes affectives vont se libérer des valeurs parentales inappropriées inculquées et intériorisées depuis l’enfance et se rendre compte de l’influence néfaste de leurs parents sur le développement de leur estime personnelle.

Bien entendu il n’y a pas que ça comme conseil et sortir de la dépendance affective nécessite un long travail sur soi et de préférence au sein d’une thérapie.

Si vous vous reconnaissez dans cet article et que vous avez besoin d’aide, n’hésitez plus, prenez rendez-vous auprès d’un thérapeute.

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